Qui est Waudru ?
Son histoire
Waudru, comtesse de Hainaut, naquit du comte Walbert IV de Hainaut et de la princesse Bertille de Thuringe en 612 en Austrasie, royaume des Francs, dans une région aujourd'hui connue sous le nom de Cousolre, dans le nord de la France. Ses parents servaient à la cour des rois francs Clotaire II et Dagobert Ier. Par ses parents, sa généalogie comprend Lucille, sœur de Zénon, empereur byzantin, et Clotilde, sœur d'Athalaric, roi des Ostrogoths d'Italie. Elle avait une sœur cadette, Aldegonde.
Au cours de la première moitié de l'an 600, Waudru épousa Madelgaire. C'était un homme impressionnant auquel les rois francs Dagobert Ier et Sigebert III portaient un grand intérêt. Il fut envoyé à plusieurs reprises en Irlande et participa peut-être à la bataille de Magh Rath.
Ils ont eu quatre enfants ensemble : Landry, Madelberte, Aldetrude et Dentelin. Landry devint évêque de Meaux et Madelberte et Aldetrude devinrent toutes deux religieuses au couvent de la sœur de Waltrude à Maubeuge.
Lorsque Dentelin meurt à l'âge de sept ans, le couple choisit de se retirer de la vie publique et d'entrer dans la vie religieuse. Waudru fonde un couvent qui deviendra la ville de Mons, tandis que son mari fonde deux monastères dans ce qui est aujourd'hui Hautmont, en France, et Soignies, en Belgique. Madelgaire prit le nom de Vincent et se retira à l'abbaye d'Hautmont. Plus tard, il démissionna de son poste d'abbé et se rendit dans la seconde abbaye pour y finir ses jours plus près de sa épouse, et le monastère s'agrandit pour devenir la ville de Soignies.
Vincent mourut le 14 juillet 677. Waudru vécut encore onze ans et décéda le 9 avril 688. Les terres de Waltrude furent données à sa cousine Aye, qui reprit le couvent de Mons.
Ses reliques
Il existe deux reliques principales de Waudru : sa châsse et sa tête. Vers 1250, en raison de la popularité de Waudru, le diocèse de Cambrai décida de sanctifier deux reliques au lieu d'une. Son crâne fut retiré et placé dans un reliquaire séparé. La tête repose dans un remarquable buste en argent surmonté d'un dais en or.
En novembre 1792, les forces révolutionnaires françaises traversèrent le Hainaut et se heurtèrent à la résistance des armées du Saint-Empire romain germanique. Ce fut la bataille de Jemappes. Craignant que les reliques et les trésors ne soient pillés et détruits, les chanoinesses dissimulèrent la châsse de Waudru et s'enfuirent à Liège et à Ratingen, une ville de l'actuelle Allemagne. Ses reliques et les chanoinesses restèrent à l'écart pendant neuf ans avant de revenir à Mons en 1803, une fois le chaos de la Révolution française apaisé. Cet événement est immortalisé par une série de plaques ornant le char doré utilisé pour la procession de Mons.
En latin, les plaques indiquent : Sancta Waldetrudis novennio profuga ex Rattingen sacris sibi aedibus restituta. Ter tribus abannis patria Waldetrudis exulin sacras sibilaeta patrona revertitur aedes. Relliquiae a nono profugae Waldetrudis anno antiqua et sacra sibi restituuntur in aede. Sanctae Waldetrudis relliquae ex Rattingen antiquis sedibus restitutae.
En français, les plaques indiquent : Sainte Waudru, exilée l’espace de neuf ans, fut rendue de Ratingen au temple qui lui est consacré. Depuis neuf ans exilée de la patrie, Waudru revient, patronne pleine d’allégresse dans le temple qui lui est consacré. Les reliques de Waudru, fugitives depuis neuf ans, sont replacées dans le temple antique qui leur est consacré. De Ratingen les reliques de sainte Waudru furent rendues à leurs sièges antiques.